- téléologie
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• 1765; de téléo- et -logie♦ Philos. Étude de la finalité. Science des fins de l'homme. ⇒ téléonomie. « Téléologie n'est pas finalité » (Ricœur). — Spécialt Doctrine qui considère le monde comme un système de rapports entre moyens et fins.téléologien. f. PHILO étude de la finalité.|| Doctrine selon laquelle le monde obéit à une finalité.⇒TÉLÉOLOGIE, subst. fém.PHILOSOPHIEA. — Étude des fins, de la finalité; en partic., étude, science des fins humaines (bonheur, justice). Substituer à la pseudo-justice qui séduit la plupart des hommes une justice véritable, c'est substituer aux erreurs qu'ils commettent sur leur valeur et leur bonheur des vérités certaines; (...) la téléologie morale, théorie de l'idéal, est donc composée de deux sciences du réel: la science de la valeur et la science du bonheur (P. LAPIE, Logique de la volonté, 1902, p. 385).B. — [Gén. opposé à mécanisme] Doctrine qui considère que dans le monde tout être a une fin, qui conçoit le monde comme un système de relations, de rapports entre des moyens et des fins. Synon. finalisme. Cette détermination intentionnelle paraît surtout évidente dans les êtres vivants qui forment un tout fini; elle le paraît moins pour le physicien et le chimiste qui ne voient que des fragments des phénomènes généraux du grand tout. Aussi sont-ce ceux-ci qui ont combattu la téléologie comme fournissant des idées fausses et aujourd'hui les savants n'osent pas avouer qu'ils sont téléologistes parce que ce sont des choses qui ne se démontrent pas (Cl. BERNARD, Notes, 1860, p. 59).C. — Finalité. [Il y a] trois grands groupes de fait: l'objet du discours et le locuteur, le but du discours et l'auditeur, les circonstances externes. Mais les circonstances externes (temps, lieu, mode de transmission et de diffusion, etc.) sont étroitement liées à l'objet et ce sont deux grands types de causalité qui s'opposent: l'objet et le but du discours. Il y a une étiologie et une téléologie du style (GUIRAUD ds Langage, 1968, p. 449).REM. Téléologiste, adj., hapax. Partisan de la téléologie (supra B et ex.).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac.1935. Étymol. et Hist. 1765 « science des causes finales » (Encyclop.); 1860 « doctrine qui considère le monde comme un système de rapports entre moyens et fins » (Cl. BERNARD, loc. cit.); 1902 « science des fins humaines » (P. LAPIE, loc. cit.). Comp. des élém. téléo- et -logie; cf. le lat. sc. mod. teleologia (1728, Chr. WOLF ds NED). Fréq. abs. littér.:10.
téléologie [teleɔlɔʒi] n. f.ÉTYM. 1765, Encyclopédie; de téléo-, et -logie.❖1 Philos., didact. Étude de la finalité. Science des fins de l'homme (théorie de la justice, du bonheur…). ⇒ Téléonomie ou télénomie.2 Doctrine « qui considère le monde comme un système de rapports entre moyens et fins » (Lalande).1 (…) l'exemple de Hegel est éclairant encore en ce sens qu'il nous permet de dissocier téléologie et finalité, du moins au sens des causes finales critiquées par Spinoza et par Bergson. Téléologie n'est pas finalité : les figures, dans la dialectique téléologique, ne sont pas des causes finales, mais des significations tirant leur sens du mouvement de totalisation qui les entraîne et les fait se dépasser en avant d'elles.3 (XXe). Finalité.2 La Cybernétique donne à l'homme un nouveau type de majorité, celle qui pénètre les relations de l'autorité se distribuant dans le corps social, et découvre, au delà de la maturité de la raison, celle de la réflexion qui donne, en plus de la liberté d'agir, le pouvoir de créer l'organisation en instituant la téléologie. Par là même, la finalité et l'organisation pouvant être rationnellement pensées et créées, puisqu'elles deviennent matières de techniques, ne sont plus des raisons dernières, supérieures, capables de tout justifier.Gilbert Simondon, Du mode d'existence des objets techniques, p. 104.❖DÉR. Téléologique.
Encyclopédie Universelle. 2012.